Un souffle, une ombre de Christian Carayon

Éditeur: Fleuves éditions

parution : 14/04/2016

Été 1980. Le lac de Basse-Misère, dans le sud du Massif central. Un groupe d’adolescents de bonne famille est massacré sur l’ îlot où il était parti camper, en marge de la fête du club nautique local. Dans toute la région, l’onde est sismique. Comme un point de bascule irréversible, qui signe la fin d’une époque d’insouciance, et le début du déclin de la vallée. À Valdérieu, principale agglomération du pays, quelque chose s’est brisé pour toujours. Trente-quatre ans plus tard, le meurtrier supposé croupit derrière les barreaux. Mais à l’université de Toulouse, le chercheur en histoire Marc-Édouard Peiresoles ne croit pas en sa culpabilité. Originaire de Valdérieu, et témoin impuissant du cataclysme alors qu’il n’était que collégien, il décide de retourner sur place, et de reprendre toute l’enquête. Comme on replonge dans ses propres traumatismes. Comme on lève le voile sur trois décennies de non-dits, en grattant le vernis d’une communauté beaucoup moins lisse qu’il n’y paraît. Derrière les fantômes des adolescents disparus, c’est bientôt le lac de Basse-Misère qui se réveille, tel un prédateur endormi. Déjà prêt à engloutir ses prochaines victimes...

Rarement un roman m'aura autant touché et émerveillé . Dans "Un souffle, une ombre", Christian Carayon nous entraîne à la rencontre de Marc-Edouard Peiresoles , professeur d'histoire à l'université de Toulouse et originaire d'un petit villages de la région. Traumatisé par un événement tragique survenu dans son village, Marc-Edouard décide de reprendre l'enquête, persuadé que l'homme qui croupit derrière les barreaux n'est pas le coupable. Il va donc remonter à la source de son histoire et découvrir des secrets jusque là bien gardés.

Ce qui m'a plu dans un premier temps , c'est l'écriture froide, et clinique de l'auteur , qui décrit avec une grande précision , des scènes parfois très dures. Mais ne vous y trompez pas, la précision chirurgicale de la plume n'enlève rien à l'émotion . Car on s'attache à ses personnages, Marc-Edouard , mais également Arnaud, Justine, Guillaume et Emmanuel.

Ensuite il y a l'ambiance propre à ce village un peu perdu , avec ses habitants , son lac et ses forêts. Ce cocon de noirceur qui devient oppressant autant pour le héros que pour le lecteur.

Et pour finir l'histoire qui n'est certes pas menée tambour battant mais qui prend le temps de se développer pour finir en apothéose. Je n'avais pas vu venir le dénouement que j'ai beaucoup apprécié.

Pour terminer mon avis , je vous dirais donc que ce roman est mon coup de coeur de ces dernières semaines , si je devais le résumer je dirais qu'il s'agit d'un petit bijou de polar, emballé dans un écrin de noirceur. Alors foncez !