Trio de William Boyd

Résumé:

Dans la station balnéaire de Brighton, indifférents au tumulte du monde en cet été 1968, trois personnages sont réunis pour les besoins d’un film dans l’esprit des « Swingin’ Sixties ». Tous ont une double vie. Talbot Kydd, producteur chevronné, affronte les embûches du tournage (réécritures du scénario, erreurs de casting, défection de l’actrice principale) et se demande comment faire son coming out. Anny Viklund, jeune beauté américaine à la vie amoureuse chaotique voit réapparaître son ex-mari, terroriste en cavale, et suscite l’intérêt de la CIA. Quant à l’épouse délaissée du metteur en scène, Elfrida Wing, autrefois saluée comme « la nouvelle Virginia Woolf » avec son premier roman, elle combat sa panne d’écrivain à grand renfort de gin tonic.

À travers ces trois êtres désemparés et attachants, Boyd nous entraîne dans les coulisses de la duplicité et de la simulation, là où se trame le scénario de nos vies secrètes au détriment des apparences. Il nous livre un récit tendre et jubilatoire, qui restitue avec brio l’esprit d’une époque.

Mon avis: 

Merci à Netgalley et aux éditions du Seuil pour cette lecture. 

"Trio" est un roman qui fleure les années 70 et entraîne son lecteur dans le monde du strass, des paillettes et de la célébrité. On fait la connaissance de trois personnages qui pataugent dans le milieu du cinéma, et qui font tout pour essayer de s'en sortir. 

Anny, jeune actrice au passé tourmenté, côtoie Elfrida, autrice qui souffre du syndrome de la page blanche, et Talbot, producteur tentant de se relancer. Quand tout ce petit monde se retrouve sur un plateau de tournage, il ne manque pas grand chose pour que tout dérape. Entre secrets bien gardés, qui vont faire surface, chantage, trahisons, et les affres de la célébrité, nos trois héros vont avoir de quoi perdre la tête. 

Avec ce roman, William Boyd livre une satyre du monde du cinéma, et de la bien pensance de la société des années 70. Se moquant allègrement du bling-bling et du superficiel, vilipendant le début du capitalisme à grande échelle et de la magouille en tout genre, il se montre acide dans le propos, et incisif dans la pensée. 

Les porteurs de messages que sont ses personnages sont attachants, et agréables à découvrir. 

Toutefois, l'ensemble manque de rythme, et c'est bien dommage. Car si le fond est très travaillé et bien présenté, on a l'impression à de nombreuses reprises que tout retombe à plat. Un peu plus de punch , d'énergie, et d'entrain aurait vraiment donné un meilleur rendu. 

Mais cela reste une lecture agréable, d'été . 

Ma note: 14/20