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Résumé:
Jeune caricaturiste de presse juif allemand, Leonard Stein est réfugié sur la Côte d'Azur, lorsque la guerre le rattrape à l'été 40. Arrêté par les gendarmes français, il est envoyé aux Milles, près d'Aix en Provence. Cette ancienne usine de tuiles peuplée d’un millier d’étrangers « indésirables » transformée en un effroyable camp d'internement est aussi paradoxalement un centre de culture et de création, rassemblant intellectuels et artistes de Max Ernst à Hans Bellmer.
En cherchant à s’échapper des Milles par tous les moyens, Leo fait la rencontre de Margot Keller, volontaire d’un réseau de sauvetage marseillais, dont il tombe éperdument amoureux. Alors que leurs efforts conjugués présagent la liberté, l’été 42 s’annonce, meurtrier et cruel. Le jeune couple décide de tenter l’impossible : sauver les enfants juifs de la déportation et rejoindre la résistance…
Mon avis:
Un très grand merci aux éditions Plon et à l'autrice Ariane Bois pour cette lecture. C'est avec beaucoup d'émotions que j'ai refermé ce roman et cela pour plusieurs raisons: je m'explique.
On fait la connaissance de Leonard Stein, jeune caricaturiste juif allemand qui vit s'est réfugié dans les années 40 sur la Côte d'Azur. Mais son destin bascule lorsque Léo se trouve interné dans le camp d'internement des Milles , près d'Aix en Provence. Là il rencontre Margot, jeune femme investie dans l'aide aux réfugiés à Marseille. Entre les deux, le coup de foudre, et un destin incroyable qui va se tisser aux côtés de personnages plus célèbres les uns que les autres.
Ce roman prend une tournure différente quand on a comme moi eu l'opportunité de visiter les lieux, y accompagnant des élèves chaque année. Je n'ai donc pas pu m'empêcher de visualiser avec beaucoup de clarté les lieux où se déroulent l'action. Que ce soit le cabaret, apportant un sentiment de joie et de vie dans un lieu de mort et de désespoir, les lieux où les internés dormaient, où encore cette fameuse fenêtre du deuxième étage, dont les guides vous décrivent les drames. Et puis j'ai revu les oeuvres gravées à même les murs par les nombreux artistes qui ont hanté ces murs, et j'ai découvert ceux qui sans bruit ont tout mis en oeuvre pour sauver le plus de vie. Ce gardien qui a sauvé des enfants les faisant évader, et ce pasteur essayant d'épargner le plus de vie...
De fait, chaque page prenait littéralement vie dans mon esprit...
J'ai été séduite par l'histoire liant Léo et Margot, qui se charge de démontrer que même dans la pire des situations, il y a une possibilité pour ressentir de la joie et du bonheur. Elle vient contrebalancer la vague de sentiments négatifs que soulève les événements liés à ce camp: la lâcheté des autorités, le désespoir des internés, l'impuissance des témoins.
Mais tout cela n'est possible que si celle qui se cache derrière les personnages saisit son lecteur aux tripes et l'empêche de s'échapper. Pari réussi pour Ariane Bois, qui avec une écriture sans concession, mais pleine de poésie nous livre ici un grand roman, qui touche et qui marque. Bravo!
Ma note: 20/20