Empreintes de crabe de Patrice Nganang

Résumé: 

C’est la première fois que Nithap, alias Vieux-Père, rend visite à son fils installé aux États-Unis. Il a accepté de quitter Bangwa, à l’ouest du Cameroun, cette ville où il a toujours vécu, où il est devenu infirmier, où il a connu la guerre, où il est tombé amoureux, où ses enfants sont nés. Mais le séjour se prolonge : Nithap est malade et son fils veut le garder auprès de lui. À  quarante ans, celui-ci refuse que son père se laisse mourir. Il entend connaître enfin cet homme si secret auprès duquel il a grandi. Alors la voix de Nithap s’élève et remonte le temps pour raconter ce que son fils n’a pas vécu et dont personne ne parle ni ne veut se souvenir, cette guerre civile qui a déchiré le pays au temps de l’indépendance, ses soldats, ses martyrs. Le fils écoute le père, l’histoire de sa famille et la prière de cette terre devenue sanglante.

Mon avis: 

Merci à Netgalley et aux éditions JC Lattès pour cette lecture. 

Dans ce roman foisonnant, qui décrit l'Afrique avec beaucoup de réalisme et une force saisissante, on découvre l'histoire de Nithap. Ce camerounais de Bangwa, rendant visite à son fils , accepte de lui livrer son passé, ses amours, son travail, mais surtout sa participation bien involontaire à des guerres ethniques qui ont secoué le Cameroun. Alliant pudeur et réalité, il livre enfin, toutes les épreuves qu'il a traversé. Non sans un certain humour, souvent apporté par les personnages féminins, éprises de liberté et d'indépendance, il raconte les crimes, les morts, mais aussi la survie et l'amour. 

Et cet univers foisonnant aux parfums prononcés ,que l'on sent pratiquement sortir de ces pages, se déroule sous nos yeux une époque bien trouble . 

Mais malgré une plume de qualité et un style fluide, l'alternance des époques, et la multiplicité des personnages m'ont parfois laissé perdue , ne sachant plus trop où l'on en est. Malgré tout le fil se reprend rapidement et on retourne avec plaisir sur ces sentiers de terre, porteurs de promesses...

Une lecture empreinte de tristesse, mais aussi d'un indéniable sentiment de liberté. 

Ma note: 14/20