Toute la violence des hommes de Paul Colize

Résumé: 

Qui est Nikola Stankovic ?

Un graffeur de génie, assurant des performances insensées, la nuit, sur les lieux les plus improbables de la capitale belge, pour la seule gloire de l’adrénaline ?

Un peintre virtuose qui sème des messages profonds et cryptés dans ses fresques ultra-violentes ?

Un meurtrier ?

Un fou ?

Nikola est la dernière personne à avoir vu vivante une jeune femme criblée de coups de couteau dans son appartement. La police retrouve des croquis de la scène de crime dans son atelier.

Arrêté, interrogé, incarcéré puis confié à une expertise psychiatrique, Niko nie en bloc et ne sort de son mutisme que pour répéter une seule phrase : C’est pas moi.

Mon avis: 

Merci à Agnès et aux édition Hervé Chopin pour cette lecture. Depuis que j'ai découvert Paul Colize, je dois dire qu'il me surprend à chaque roman, par sa finesse, et sa profondeur. 

Dans ce nouvel opus, il va une nouvelle fois mener enquête et Histoire, en confiant le travail à deux personnages que rien ne prédestine à devenir des héros. 

Tout commence donc avec Niko, artiste de rue , plein de talent qui peint des fresques brutales et réalistes sur les murs de la ville de Bruxelles. Mais lorsque Niko est arrêté et suspecté du meurtre d'une jeune femme , il nie tout, refusant même de se défendre. Il va donc être confié à la garde de Pauline Derval, directrice d'un établissement psychiatrique , et Philippe Larivière, avocat rompu aux joutes verbales, tous les deux chargés de la faire parler. Et en plongeant dans l'histoire de Niko, il vont basculer en pleine guerre des Balkans. 

Avec ce nouveau roman, Paul Colize se lance dans le récit de la bataille de Vukovar, qui a marqué l'histoire des Balkans, par sa cruauté et son barbarisme. Inspiré de faits réels, l'auteur utilise un héros marqué et détruit pour compter une histoire par trop oubliée. La façon dont elle est racontée ici, mêle vérité, pudeur et réalisme, et parvient à toucher le lecteur, à travers ce héros, pour lequel on ne peut éprouver qu'empathie et tristesse. 

Avec un talent de conteur maitrîsé et des tonalités journalistiques déjà mises en évidence dans son précédent roman, il ne livre pas ici un livre comme les autres. Car même s'il prend l'aspect d'un enquête , c'est bien plus que cela. Les personnages sont d'une puissance et d'une force impressionnante, et forcent l'admiration . Que ce soit le l'opiniatreté de Philippe, l'intelligence de Pauline, ou la force de caractère de Niko, tout sonne juste. Pas de flics ici, juste des hommes et des femmes de la vie réelle, confrontés au pire. 

Avec fluidité, et employant un style impeccable, Paul Colize parvient une nouvelle fois à atteindre son but pour moi, celui de refermer son roman en me désespérant de la sortie du prochain. 

Ma note: 20/20